DÉFINITION 
DE L'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT


L'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT

L'ETP peut être définie comme :


Un processus par étapes, intégré dans la démarche de soins, comprenant un ensemble d’activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d’aide psychologique et sociale, concernant la maladie, les traitements, les soins, l’organisation et procédures hospitalières, les comportements de santé et ceux liés à la maladie, destinés à aider le patient (et sa famille), à comprendre la maladie et les traitements, collaborer aux soins, prendre en charge son état de santé et favoriser un retour aux activités normales ». (Deccache et Lavendhomme)


Il s’agit d’une approche de soins visant à apporter aux patients et à leur entourage des informations leur permettant de comprendre la maladie qui les touche, d’améliorer leur autonomie et, si possible, d’améliorer leur qualité de vie.


Selon l’organisation mondiale de la santé « l'éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique ».


Concrètement, il s'agit d'une pratique pédagogique issue des sciences de l’éducation mais réalisée par les professionnels de santé. Elle a pour objectif de développer des compétences chez les personnes atteintes d'une maladie chronique afin de les aider à s'adapter aux changements liés à la maladie afin d’améliorer leur santé et leur qualité de vie.

La survenue d'une maladie chronique expose la personne à de nouvelles situations qui l'obligent à apprendre et à développer des compétences dans le domaine de la santé mais aussi dans la vie quotidienne.

Ainsi, l'éducation thérapeutique se distingue de l’accompagnement du patient, défini comme un processus externe visant à soutenir le patient et son entourage.

Elle s’envisage comme un parcours et non une intervention ponctuelle car le temps est nécessaire à l’acquisition et au développement de connaissances et de compétences.

Ce parcours doit être personnalisé pour répondre aux besoins et aux ressources DE CHAQUE PERSONNE.


 

RÔLE DE L'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT

Rôle de l'éducation thérapeutique du patient

L’acquisition et le maintien par le patient de compétences d’auto soins (décisions que le patient prend avec l’intention de modifier l’effet de la maladie sur sa santé)
Parmi elles, l’acquisition de compétences dites de sécurité vise à sauvegarder la vie du patient 
La mobilisation ou l’acquisition de compétences d’adaptation
Compétences personnelles et interpersonnelles
Cognitives et physiques qui permettent aux personnes de maîtriser et de diriger leur existence, et d'acquérir la capacité à vivre dans leur environnement et à modifier celui-ci
Elles s’appuient sur le vécu et l’expérience antérieure du patient et font partie d’un ensemble plus large de compétences psychosociales
 

RÔLE DE L'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT

ÉTABLIR UN DIAGNOSTIC ÉDUCATIF
Le diagnostic éducatif permet d’identifier les besoins spécifiques du patient et ses attentes en fonction de son degré de connaissance de sa maladie.
Il repose sur un entretien individuel qui vise à mieux connaître le patient, à l’aider à exprimer ses difficultés, ses besoins.
Au travers de cet entretien, il s’agit d’apprécier à quel stade en est le patient dans l’adaptation à sa maladie : apprend-t-il à « vivre avec » ? Quels sont les principaux obstacles à son adaptation ? Les ressources et les moyens à mettre en place


DÉFINIR UN PROGRAMME PERSONNALISE 
A partir des informations recueillies, l’analyse des besoins personnalisés du patient permet d’établir des objectifs pédagogiques pertinents et adaptés.

L’enseignement doit être pratique et adapté à la réalité. 
  • Dans tous les cas il est important :
  • D’impliquer le patient dans le choix du traitement 
  • D’établir des priorités de mise en œuvre avec le patient 
  • De commencer par le plus facile/éviter ce qui peut mettre en échec 
  • De préciser le « comment » de la mise en œuvre concrète des objectifs.
  • D’adopter un style relationnel différent : passer du paternalisme au partenariat ;
  • D’impliquer le patient dans le choix des objectifs thérapeutiques ;
  • De l’aider à acquérir les compétences et savoir-faire nécessaires pour gérer sa santé ainsi qu’à changer ses comportements... et les maintenir dans le temps ;
  • D’établir un projet inscrit dans le moyen et long terme ;

PLANIFIER ET METTRE EN PLACE DES SÉANCES
Les séances sont planifiées en accord avec le patient selon ses besoins et préférences et en fonction des possibilités locales (accessibilité géographique, disponibilité des professionnels de santé).
L’enseignement individuel présente l’avantage d’être personnalisé et de favoriser une relation privilégiée. Il s’adapte au rythme du patient et aborde les problèmes qui lui sont spécifiques. En revanche, il ne permet ni la confrontation avec d’autres patients ni la dynamique de groupe. Par ailleurs, il est très « chronophage » pour le soignant et peut présenter un risque de dépendance pour le patient.
L’enseignement en groupe, collectif, permet un gain de temps. Il offre par ailleurs l’avantage de créer un contact entre les patients souffrant de la même maladie et de favoriser le partage des expériences. Il permet également au patient de rencontrer l’ensemble de l’équipe soignante : neurologue, IDE, assistante sociale, psychologue, sophrologue…).

Les séances peuvent être collectives (8 à 10 adultes au maximum) ou individuelles et durent au minimum 45 minutes.
Il est possible voire même recommandé de convier un proche avec l’accord du patient.


RÉALISER UNE ÉVALUATION DES COMPÉTENCES ACQUISES 
Il s’agit de s’assurer de la pertinence du diagnostic éducatif et de l’acquisition des compétences en fonction des priorités d’apprentissage et de rechercher des solutions en cas de difficultés de mise en œuvre par le patient dans sa vie quotidienne.
Compétences d’auto-soins (décisions que le patient prend avec l’intention de modifier l’effet de la maladie sur sa santé)

Pour la sclérose en plaques :
  • Savoir reconnaître les symptômes quotidiens 
  • Savoir reconnaître une poussée 
  • Connaître la conduite à tenir en cas de poussée
  • Savoir prévenir certains symptômes 
  • Savoir prendre en charge certains symptômes
  • Initier un auto traitement
  • Réaliser des gestes techniques (auto injection) 
  • Mettre en œuvre des modifications de mode de vie (sport, alimentation)
  • Impliquer l'entourage dans la gestion de la maladie, les traitements et les répercussions de ceux-ci dans la vie quotidienne 
  • Faire face aux problèmes occasionnés par la maladie : Physique, psychologique, sociaux
  • Prévenir des complications évitables En choisissant de se traiter, En évitant la survenue d'une poussée
  • Compétences d’auto-adaptation (compétences personnelles et interpersonnelles cognitives et physiques qui permettent aux personnes de maîtriser et de diriger leur existence ainsi que d’acquérir la capacité à vivre dans leur environnement)

Télécharger la plaquette d'information de l'ARS

L'ETP en Île de France


5 programmes à Paris (75)
1 programme à Fondation hospitalière Sainte Marie - Centre Paris Sud 
1 programme à la Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild 
2 programmes à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière-Charles Foix 
1 programme à l’Hôpital Saint-Antoine 

2 programmes dans les Yvelines (78) 
1 programme dans l’Essonne (91) 
2 programmes dans les Hauts-de-Seine (92) 
1 programme en Seine-Saint-Denis (93) 
2 programmes dans le Val-de-Marne (94) 
3 programmes dans le Val d'Oise (95) 

Voir les programmes
Actualités

par MH COLPAERT 25 juin, 2019
Témoignage d'une patiente qui à participé à un programme thérapeutique à SALPETRIÈRE
par Agence LACOM 22 févr., 2019
Nous sommes heureux de vous annoncer que le site ETP SEP sera présent aux journées JNLF. L'E-POSTER a été retenu par le comité des JNLF, et nous allons présenter dans ce cadre, le site et tous ses avantages. Voici le détail : LES PARAMETRES DE VOTRE E-POSTER Titre : Intérêt d'une communication digitale sur l'ETP dans la SEP Catégorie : Sclérose en plaques Référence Jnlf 2019 : W23 LES ETAPES : DE SA CONSTITUTION > A SON EXPOSITION 1 - constitution du poster 2 - Présentation : 3 minutes pour présenter oralement votre e-poster au Jury et aux congressistes présents dans l’un des 10 box E-Poster 2019, le : Mercredi 17 avril - durant le créneau 7h45 > 8h45. 8 e-posters seront sélectionnés chaque jour par le Jury et seront mis en évidence au sein de la zone e-poster durant toute la journée. Ils concourront alors pour recevoir l’un des 6 prix Jnlf-SFN, remis aux meilleures communications 2019, le vendredi 19 avril à 09h00. 3/ Votre communication sera aussi consultable en libre-service : durant tout le congrès, dès 9h dans chacun des box, durant et après le congrès, dans l’application en ligne Jnlf ainsi que sur le site Jnlf.fr 4/ Votre résumé de communication fera également l’objet d’une publication : dans le n° spécial de la Revue Neurologique (ELSEVIER MASSON)
par Par M.H COLPAERT (Salpétrière) 04 févr., 2019
Je m’appelle Julien j’ai 43 ans. Je suis marié et papa de 2 petits garçons Paul (9 ans) et Martin (6,5 ans ; le 0,5 est très important pour lui). Ce n’est pas un exercice facile de parler de soi, de sa relation avec la maladie, mais je le fais bien volontiers devant vous si mon témoignage peut aider certains patients et leur expliquer l’intérêt et l’importance de l’IT. Prémices et diagnostic Mon histoire avec la SEP commence en 2008 lors d’un footing autours du champ-de-mars. Je ressens des fourmillements dans le bras ainsi que des sensations anormales dans les jambes. Je sens qu’elles ont du mal à me soutenir… Je me décide à consulter mon médecin généraliste. Mes symptômes, à base de « j’ai l’impression de marcher sur des boîtes d’œufs » ne lui disent pas grand-chose. Je vais voir puis un kyné, qui me fait bien quelques manipulations, mais rien ne passe…. Je sens bien que quelque chose ne va pas dans mon corps mais je n’ai aucun nom à mettre dessus et c’est un sentiment difficile à assumer. En juin 2008, je prends un RDV avec un neurologue « de ville ». Effectivement, mes symptômes lui sont familiers et il souhaiterait que j’aille passer des IRMs complémentaires. C’est parti pour mon premier « rendez-vous » avec une « machine à laver géante », faisant autant de bruit qu’un marteau piqueur avec interdiction absolue de bouger… Je revoie le neuro le soir même. Je vois bien que je ne suis pas là pas un gros rhume et qu’il ne va pas me prescrire du sirop contre la toux. Il pèse ses mots mais l’énoncé du diagnostic tombe : Vous êtes atteint d’une SEP…. J’ai déjà vaguement entendu parler de cette maladie, mais moi je vais très bien ! La SEP n’est pas pour moi, elle est pour les autres. Je n’entends rien aux explications du neurologue sur cette maladie auto-immune, le système immunitaire, la myéline, le système nerveux central. Ces mots sont barbares et ne signifient rien pour moi. En septembre, ma femme me pousse faire des investigations complémentaires et prend rendez-vous avec le professeur Lyon-Caen. Pas de surprise, le diagnostic est confirmé. A l’issue de la consultation, le professeur me demande si je souhaite participer à une initiation thérapeutique (IT) proposé à la PS. Initiation thérapeutique : Les réunions d’IT sont des séances au cours desquelles, les patients nouvellement diagnostiqués peuvent échanger avec des professionnels de santé. Elles m’ont permis de comprendre la maladie ou de répondre à des questions que je m’étais posées (ou pas du tout) : Explication de ce qu’est la SEP à les intervenants ont fait preuve d’une grande pédagogie en se mettre à la portée des patients et à vulgariser la pathologie. J’en avais besoin à ce moment, car je n’avais pas bien compris toutes les explications données par mon neurologue. Explications des différents traitements : Noms de traitements : Copaxone, Rebif, Avonex… Mode d’administration : intraveineuse, sous-cutanée, fréquence des prises, conservation au froid ou non, effets indésirables…. Dans mon cas, mon choix a été relativement simple et c’est résumé à la taille de l’aiguille... Que faire et qui contacter en cas de poussées : Hospitalisation de jour (bolus de solumedrol). Implications avec les autres disciplines médicales : Kyné, Ophtalmo, Urologue, Assistance sociale (100% SECU, aide, carte d’invalidité adaptation de l’univers de son cadre de travail, convention AERAS). Apprendre à reconnaitre les « signes » Il est difficile de faire la part des choses surtout en début de diagnostic parce ce qu’on ne connait pas bien la maladie. Le moindre « dysfonctionnement », la fatigue peuvent être interprétés à tort ou à raison comme un démarrage de poussée. Se connaître et savoir identifier les signes avant de déclencher le plan « vigie pirate » fait partie des éléments qui ont été abordés lors de l’IT. Prise de parole ouverte avec les autres patients : Qu’est-ce que tu as ? Qu’est-ce que tu ressens ? Discuter avec les autres et échanger, c’est déjà ne pas rester dans son coin et trouver des solutions pour avancer. Il y a une solidarité certaine entre les patients et j’ai conservé le contact avec quelques personnes depuis maintenant 10 ans. Paternité. Avec mon épouse, nous voulions devenir parents et le fait que la SEP pouvait être héréditaire était un véritable risque que nous ne voulions pas prendre. Heureusement, la SEP ne se transmet pas génétiquement et nous sommes maintenant parents de 2 garçons en pleine santé et débordants d’énergie (trop parfois)... Information ou pas information ? Il est désormais simple de devenir son « propre docteur » en allant chercher des informations sur internet, mais on y trouve le meilleur comme le pire. L’IT nous a sensibilisés sur ce point : savoir faire le tri des infos, connaitre les sources sérieuses. De mon côté (mais chacun totalement est libre), je ne consulte jamais de publication sur la SEP. C’est manière à moi de me protéger de photos ou des promesses de guérison en 10 jours à base de « banane écrasées ». Je fais confiance à mon neuro en qui j’ai toute confiance (nouveaux traitements, questions quotidiennes, évolutions). Savoir en parler. Je n’ai jamais caché mon état de santé à ceux qui me posent des questions que ce soit dans le contexte professionnel et bien entendu à mes proches (amis, sphère familiale) et à mes enfants. Papa, pourquoi est-ce que tu es fatigué ? C’est quoi ces médicaments dans le frigo ? Pourquoi est-ce que tu te fais une piqure ? Ce n’est pas facile de faire comprendre la SEP avec des mots simples à des enfants. Lors de l’IT, on nous avait distribué des bandes dessinées qu’on a lues ensemble en famille. En tant que patient, je considère qu’avoir participé à l’IT est une véritable chance. Je ne sais pas si tous les services hospitaliers proposent de telles réunions mais cela serait certainement une très bonne initiative. Je profite de cette occasion, pour remercier Marie-Hélène qui est à l’initiative de l’IT, qui l’anime et l’organise et qui se bat afin qu’elle continue à exister. Je souhaite également remercier toutes les autres personnes de l’équipe de l’IT ainsi que le personnel de l’hôpital de jour. Je souhaite leur dire à quel point je suis reconnaissant de leur disponibilité, leur gentillesse et de leur professionnalisme. Je parle librement devant vous ce soir et je vous raconte ma propre histoire avec mes mots. Je suis néanmoins certain que les personnes qui ont participés au à l’IT de septembre 2008 pourraient témoigner avec d’autres mots et que leurs témoignages vous diraient tout le bien qu’elles en pensent.
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